Édition : Le Passeur, en 2015
Quatrième de couverture
S'initier à la philosophie de Platon en écoutant Starmania ou à celle de Heidegger avec Alain Souchon ? Jean-Jacques Goldman, Maître Gims et Zazie en maîtres de philosophie ? Est-ce si surprenant ? Les paroles de leurs chansons ne diffusent-elles pas, en nous, une philosophie implicite qui en fait d'excellents médiateurs vers les plus grands textes classiques ?
Tel est le pari de cet essai stimulant : débusquer la philosophie à l'œuvre dans la chanson et la pop internationale pour montrer qu'allumer sa radio peut parfois se révéler aussi instructif qu'ouvrir un livre de philosophie.
Marianne Chaillan imagine que les grands philosophes ont connu l’ère des MP3 et des iPod et qu’ils ont composé la playlist de leurs titres préférés. De la playlist de Nietzsche à la bibliothèque de Stromae, elle invite le lecteur à aborder, sans crainte et écouteurs sur les oreilles, les questions du bonheur, de la foi, de la morale.
Premières phrases
Si vous tenez ce livre entre vos mains, c’est sans doute parce que vous avez vu, en parcourant la table ou en découvrant la quatrième de couverture, que votre chanteur ou chanteuse préféré allait y être évoqué. Pas simplement évoqué, d’ailleurs, mais élevé au rang de médiateur philosophique ! Et cela vous a intrigué.
Qui, parmi nous, n’a pas été accompagné par les chansons de Michel Berger, de Queen ou de Stromae? Qui n’a pas repris à tue-tête un tube de Lara Fabian ou de Christophe Maé? Qui n’a pas chanté dans sa voiture du Johnny, du Saez ou du Mika? Qui n’a jamais dansé sur des airs de Michael Jackson, de Claude François ou, plus récemment, de Rihanna?
Tous, aussi, nous avons perçu de réels échos entre leurs chansons et les problèmes, plus ou moins grands, que la vie nous a donnés de traverser. Certaines chansons sont ainsi véritablement inscrites en nous, liées qu’elles sont à certains épisodes de notre vie. Nous devons beaucoup de joies, beaucoup de souvenirs, beaucoup de chagrins pansés, à ces fidèles compagnons de route que sont les tubes de variétés.
Pourtant, nous sommes souvent ingrats à leur égard. Nous n’avouons qu’à demi notre lien avec eux, comme si confesser notre dette à leur endroit révélait une forme de frivolité ou d’inculture.
L'avis de KazuPanda
J'avais adoré Game of Thrones : Une métaphysique des meurtres de la même auteur car j'avais trouvé l'idée d'appliquer la philosophie - souvent considérer comme difficile d'accès - à un objet plus populaire, en l'occurrence une série regardée par un nombre important de personnes. J'avais eu un tel coup de cœur pour cet ouvrage que j'ai sollicité les éditions Le Passeur afin de recevoir un autre ouvrage de Marianne Chaillan : La Playlist des philosophes et ils ont accepté. Malheureusement, avec mon mémoire à écrire, j'ai mis énormément de temps à lire le livre mais c'est maintenant chose faite, et en plus en lecture commune avec PotitPanda! Il faut dire que le principe de rendre la philosophie accessible grâce à des chansons populaires et dont la réputation n'est pas forcément idéale nous a plu à tous les deux et nous a intrigué. Et pour le coup, Marianne Chaillan a vraiment choisi une grande majorité de chanteurs bien connus - plutôt français, mais il y a quelques exceptions - dont nous connaissons bien les textes mais que nous n'aurions pas interprété comme le fait l'auteur.
La conception de l'ouvrage est plutôt ludique puisque nous trouvons, comme le laisse entendre le titre, des "playlist de philosophes", à savoir des regroupements de chansons qu'auraient pu écouter tel ou tel philosophes selon les principes de leurs idées philosophiques mais ce n'est pas tout! Il y a également des playlists thématiques, playlist du bonheur, de la morale, de la foi... Et enfin, plus original, des "bibliothèques de chanteurs". Autrement dit, quels seraient, d'après les thèmes de leurs chansons, les philosophes qui auraient pu inspirer tel ou tel artiste. Du coup, les chapitres sont assez variés, ce que j'ai apprécié car malheureusement, j'ai eu plus du mal avec le style de l'auteur dans cet ouvrage que je n'en avais eu dans le précédent. En effet, j'ai trouvé l'écriture de Marianne Chaillan très scolaire et j'ai vraiment eu l'impression de lire un mémoire qui répond parfaitement aux attentes académiques - avec les nombreuses répétitions de tournures de phrases, l'utilisation excessive de connecteurs logiques et ce besoin presque systématique de répéter à la fin de chaque chapitre que tel ou tel artiste nous a une fois de plus prouver que l'on peut philosopher grâce à la chanson populaire - plutôt qu'un ouvrage destiné au plus grand nombre.
Mis à part cela, j'ai trouvé les explications de textes musicaux et philosophiques très intéressants et les rapprochements entre les deux en général pertinents. Évidemment, je lisais avec plus d'enthousiasme les études faites sur des artistes que j'apprécie que sur ceux que j'aime moins mais je n'ai pas lu en diagonal. Pour ma part, j'ai trouvé que le pari de Marianne Chaillan de vulgariser la philosophie grâce à la musique était réussi mais mon binôme de lecture a moins été de cet avis. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai passé 2 ans à lire des ouvrages scientifiques que j'ai trouvé celui-ci très simple mais je n'ai vraiment eu aucun mal à comprendre de quoi il s'agissait. Je pense très sincèrement que La Playlist des philosophes est un ouvrage accessible qui permettra, peut-être, de faire déculpabiliser certains d'aimer tel ou tel chanteur mal considéré. Cela dit, j'ai parfois trouvé les explications un peu extrapolées et je ne suis pas sûre que des chanteurs comme Maître Gims ou Christophe Maé se soient posé autant de questions sur leurs propres textes... Bref, il s'agit surtout d'interprétations personnelles de Marianne Chaillan, qui a fait en sorte d'extrapoler les paroles pour les appliquer à des idées philosophiques et il faut vraiment garder ça en tête à la lecture de La Playlist des Philosophes.
Au final, je n'ai pas autant accroché à La Playlist des Philosophes qu'à la Métaphysique des meurtres. Il faut savoir que cet ouvrage a été écrit avant celui sur Game of Thrones, ce qui explique sans doute que le style de l'auteur a évolué entre temps. Peut-être aussi qu'à la différence de l'ouvrage sur la série que je connais très bien et que j'apprécie énormément, celui sur les playlist m'a moins emballé car je n'aimais pas tous les artistes présents dans ces chapitres. Quoi qu'il en soit, ça reste un livre agréable à lire et très instructif et je remercie une fois encore les éditions Le Passeur pour leur envoi.
Mon avis :
Audacieuse idée que de créer à partir d'un courant de pensée, une playlist musicale.
Si l'idée de l'ouvrage est intéressante, ce livre n'est en aucun cas un ouvrage d'initiation à la philosophie telle que le définit la quatrième de couverture. En revanche, il permet de découvrir des textes d'une autre manière mais nécessite néanmoins quelques connaissances des principes fondamentaux philosophiques pour être appréhendé.
J'ai notamment apprécié l'idée que non seulement on rapproche des textes de chansons à un courant de pensée philosophique mais également on imagine, et c'est là que l'ouvrage m'a surpris, une bibliothèque philosophique idéale a Stromae, Goldman, et on définit la playlist idéale du bonheur, de la foi, de la morale... et Marianne CHAILLAN, professeur de philosophie, convoque les grands philosophes de ce monde : Sartre Nietzsche, Platon, Levinas... aussi bien pour définir les textes qui pourraient aujourd'hui faire partie du contenu de leur Ipod, que leurs écrits servant à expliquer et théoriser les idées sous-jacentes contenues dans les textes de chanteurs / paroliers contemporains.
Il est certain que je n'écouterai jamais plus I AM, Claude François, et Gainsbourg de la même manière après la lecture de cet ouvrage. Une bonne lecture dans son ensemble qui nécessite néanmoins un peu de temps pour être appréhendée. Pour ma part j'ai choisi de faire une lecture linéaire de cet ouvrage, Ai-je choisi la bonne méthode ? J'en doute.
Merci Madame Panda de m'avoir ouvert les colonnes de ton blog pour cette lecture commune.
Si l'idée de l'ouvrage est intéressante, ce livre n'est en aucun cas un ouvrage d'initiation à la philosophie telle que le définit la quatrième de couverture. En revanche, il permet de découvrir des textes d'une autre manière mais nécessite néanmoins quelques connaissances des principes fondamentaux philosophiques pour être appréhendé.
J'ai notamment apprécié l'idée que non seulement on rapproche des textes de chansons à un courant de pensée philosophique mais également on imagine, et c'est là que l'ouvrage m'a surpris, une bibliothèque philosophique idéale a Stromae, Goldman, et on définit la playlist idéale du bonheur, de la foi, de la morale... et Marianne CHAILLAN, professeur de philosophie, convoque les grands philosophes de ce monde : Sartre Nietzsche, Platon, Levinas... aussi bien pour définir les textes qui pourraient aujourd'hui faire partie du contenu de leur Ipod, que leurs écrits servant à expliquer et théoriser les idées sous-jacentes contenues dans les textes de chanteurs / paroliers contemporains.
Il est certain que je n'écouterai jamais plus I AM, Claude François, et Gainsbourg de la même manière après la lecture de cet ouvrage. Une bonne lecture dans son ensemble qui nécessite néanmoins un peu de temps pour être appréhendée. Pour ma part j'ai choisi de faire une lecture linéaire de cet ouvrage, Ai-je choisi la bonne méthode ? J'en doute.
Merci Madame Panda de m'avoir ouvert les colonnes de ton blog pour cette lecture commune.
Citations choisies par KazuPanda
Lire et comprendre Hume, ainsi que le problème qu'il pose n'est pas chose aisée. C'est là que Céline Dion va nous aider à accéder à sa philosophie.
Dans la chanson "On ne change pas", écrite par Jean-Jacques Goldman, Céline Dion se pose exactement la même question que Hume dans le Traité de la nature humaine. Toutefois, elle lui apporte une réponse diamétralement opposée. [...] Entre l'enfant que nous étions et l'adulte que nous sommes devenus, y a-t-il une différence substantielle? La thèse de Céline Dion est qu'il y a, entre les deux, une réelle continuité d'identité.
Saez entend dénoncer dans cette chanson [J'accuse] cela même que Heidegger révèle, à la suite des analyses que nous venons de rappeler sur la "dictature du on", c'est-à-dire cette tendance à vouloir satisfaire une image prédéfinie de ce qu'il convient d'être, cette tendance grégaire à vouloir être-dans-la-moyenne.
Qu'est-ce donc sinon la thèse même d'Arendt? Pour Goldman, le bourreau, ce n'est pas un monstre. Le bourreau, c'est potentiellement chacun d'entre nous, dans un certain contexte. Le mal n'est donc pas le fait d'une intelligence démoniaque, le mal est fait d'hommes ordinaires.
Citations choisies par mes soins :
Car la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais une longue suite de combats pour s'affirmer et devenir qui l'on est.
Comparant la musique et la vie, Nietzsche montre que tout comme il y'a une éducation nécessaire de la sensibilité esthétique, qui nous apprend à découvrir la beauté et la nécessité de chaque partie d'une composition musicale, il y'a une éducation à recevoir dans notre façon d'appréhender l'existence. Tout ce qui peuple notre vie, depuis les personnes jusqu'aux événements, doit être appréhendé avec patience, respect et, finalement amour.
Oui nos chemins sont faits de pierres, ils sont difficiles à emprunter, mais aucun chemin au monde n’offre un voyage sans accroc.
Personne n'a écrit par avance. Personne n'a en charge le sens de nos matins, sinon nous-mêmes. L'existence est d'abord une page blanche se livrant à toutes les inscriptions.
Comparant la musique et la vie, Nietzsche montre que tout comme il y'a une éducation nécessaire de la sensibilité esthétique, qui nous apprend à découvrir la beauté et la nécessité de chaque partie d'une composition musicale, il y'a une éducation à recevoir dans notre façon d'appréhender l'existence. Tout ce qui peuple notre vie, depuis les personnes jusqu'aux événements, doit être appréhendé avec patience, respect et, finalement amour.
Oui nos chemins sont faits de pierres, ils sont difficiles à emprunter, mais aucun chemin au monde n’offre un voyage sans accroc.
Personne n'a écrit par avance. Personne n'a en charge le sens de nos matins, sinon nous-mêmes. L'existence est d'abord une page blanche se livrant à toutes les inscriptions.
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