Livre lu en Octobre 2016
J'ai eu connaissance de ce livre de Fred DEWILDE via un reportage sur France 2 il y'a quelques temps. J'ai décidé de me le procurer car la présentation qui en a été faite, m’intéressait. Je ne connaissais pas non plus l'éditeur de ce petit "album" de 48 pages
Voir le reportage
4eme de Couverture :
Toute vérité n'est que le puzzle de plusieurs réalités
Ce qui suit n'est qu'une pièece de ce tout.
Ceci est mon Bataclan.
Deux mains qui se tiennent du bout des doigts dans la pénombre. Baignant dans le sang des autres, Fred et celle qu'il prénomme Elisa. Nous sommes le 13 novembre 2015, dans la fosse du Bataclan. Ils étaient venus pour le concert des Eagles of Death Metal, mais l'ambiance bascule soudainement dans une tragédie historique. Deux heures durant, leur vie ne tient qu'à un fil. Fred s'emploie à réconforter sa jeune voisine blessée à la jambe. Le récit de l'après- attentat témoigne de façon bouleversante, mais toujours digne, de sa vie en mille morceaux qu'il lui faut reconstituer comme un puzzle. Durant des mois, Fred a l'impression étouffante d'être encore prisonnier du Bataclan. Graphiste professionnel, il reprend peu à peu le crayon et le fil de ses idées. Il raconte ses amis rescapés, les réactions de sa famille, l'indicible, ses phobies et ses sentiments intimes de survivant, ses relations avec la police, la justice et sa psy, le jour où il a été reconnu victime, son retour difficile au travail, son enfance en banlieue sensible et le mouvement salafiste, sa tolérance, ses convictions politiques et ses passions rock. Fred Dewilde avec son envie de dessiner, de témoigner et de faire récit, démontre aussi que l'on peut résister à l'horreur, et sortir définitivement du Bataclan.
Mon avis :
Petite précision concernant l'auteur que l'on trouve dans le rabat du bouquin :
Fred DEWILDE né en 1966 est graphiste spécialisé en illustration médicale et vit en banlieue parisienne. Passionné de rock et de dessin, il est sorti du bataclan, chanceux, debout, vivant.
Ce récit est donc le récit d'un rescapé de l'attaque du Bataclan il y'a tout juste un an.
"Cet album est dédié à tous ceux qui ne sont pas sortis ce jour-là, a tout ceux qui sont sortis, a tous ceux qui ont perdu quelqu'un ce jour-là mais aussi les autres jours, à Paris ou ailleurs. A tous ceux qui nous ont tirés de la, qui nous ont soignés, qui nous ont aidés." (...)
Plus qu'un récit, c'est également une "reconstitution" en bande dessinée de l'attaque du Bataclan vue de l'intérieur puisque l'auteur était présent au moment des faits puisqu'il s'est rendu avec des amis au concert des "Eagles of Death Metal". Et je dois avouer que l'exercice est plutôt réussi, j'ai beaucoup aimé cette partie graphique,
La deuxième partie est plutôt une partie écrite et romancée dans laquelle l'auteur a expliqué, témoigné a la suite de sa sortie de la salle de spectacle, et comment il a vécu l'après bataclan, retour chez lui, suivi psychologique, besoin de retrouver certaines personnes, interrogations sur le fait d’être vivant après un attentat ? Il explique que la peur n'est pas dans l'instant mais dans l'après.... il analyse, il évoque également une question cruciale, comment évoquer les attentats avec un enfant de 3 ans... explique comment est née cette BD, le choix qu'il a fait de représenter dans sa BD les terroristes en squelettes.
Très franchement, l'exercice de mettre sous forme de dessins cet attentat m'a plu, plus qu'une BD, pour l'auteur on peut imaginer que travailler à cet album a été pour lui une thérapie... En tout cas, voilà un excellent album que proposent les éditions LEMIEUX. Evidemment, j'ai apprécié ma lecture et le parti pris d'utiliser le dessin pour exprimer l'indicible. C'est vite lu, ça va à l'essentiel, et c'est un de ces témoignages les plus frappants qu'il m'ait été donné de lire sur le sujet. Bien évidemment, j'attribue un coup de cœur à cet album. Je n'ai pas l'habitude pourtant de lire des BD, j'ai voulu en faire l'expérience et n'ai vraiment pas été déçu de ma découverte.
Un album de 48 pages à découvrir.
Citations :
« J’ai vu assez de cadavres ce soir du 13 novembre, j’ai vu assez de sang, assez de corps mutilés, brisés, déchirés, explosés, assez de larmes, d’angoisse pour plusieurs vies. J’ai vu ce qu’amenait la haine, alors pour une fois, soyons moins cons … pour une fois, choisissons la vie. »
Il ne faut pas se tromper d'ennemi: celui-ci n'a pas de couleur, pas de confession. L'ennemi, c'est le fanatisme, c'est la peur, c'est la folie qui conduit à la guerre. L'ennemi c'est le chaos que Daesch cherche à créer en tuant à travers le monde, toutes confessions confondues, ceux qui ne sont pas lui, afin de monter les communautés les unes contre les autres. L'ennemi, c'est celui qui cède à son tour, qui répond à la haine par la haine.
Ressources :
Rencontre avec Fred DEWILDE sur BFM TV
Télérama du 12/11/16Ressources :
Rencontre avec Fred DEWILDE sur BFM TV
Bonne journée
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